On
peut remarquer que Debdou est une des dernières zones à avoir été
pacifiée bien qu'elle soit déjà occupée de façon provisoire des 1906.
En
fait, c'est après que la question de la pénétration saharienne soit réglée que l'on commence à s’intéresser à ce qu'on appelle à l'époque
“les confins algéro Marocain” car les frontières entre l'Algérie et le
Maroc sont encore mal définis à cette époque. L'acte d'Algésiras du 7
avril 1906 a ainsi reconnu " la situation spéciale faite à la France au
Maroc par la contiguïté sur une vaste étendue de l'Algérie et de
l'empire chérifien, et par les relations particulières qui en résultent
entre les deux pays limitrophes. " Par ces dispositions, la portée des
accords de 1901 et de 1902 se trouve sensiblement accrue. L'occupation
de la région se fait ainsi progressivement non sans se heurter à la
résistances des tribus vivant dans la région: Beni Snassen, Harkas,
Aït-bou-Chaouen. A cela se rajoute une crise dynastique opposant au
sultan Abd-el-Aziz son frère Moulay-Hafid.
C'est après que le général
Lyautey soit chargé de la direction et de la responsabilité de toute la
zone algéro-marocaine (et que le 19 mai 1908, il soit investi de la
charge de haut-commissaire du gouvernement dans les confins) que
l'occupation commence sérieusement à s'organiser progressivement. Avec
deux méthodes principales: tout d'abord en influençant les régions pour
les occuper pacifiquement, puis dans un second lieu par des mouvements
de troupes combinés pour soumettre les tribus hostiles. En ce qui
concerne la région le général Lyautey et le colonel Féraud, poursuivent
l'application de l'accord de 1902, qui prévoit l'établissement de
marchés à El-Aïoun-Sidi-Mellouk et à Debdou, occupent Taourirt,
carrefour des routes conduisant à Debdou, à Melilla et d'autre part à
Taza et à Fez. Mais se heurte à la résistance des tribus habitants dans
les plaines de Tafrata, qui finissent par être soumises à la suite d'une
série d'opérations en éventail.
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